mardi 1 avril 2008

Les pripri de nuit....et ses caïmans

Samedi soir dernier, après 2 jours dans les savanes avec le GEPOG, il fallait finir par une soirée de pagaie! Mais siiii, la lune est bonne, il faut en profiter! La lune est noire, ce qui entraîne les bestioles à sortir un peu plus que d'habitude une fois la nuit tombée.

Le rendez-vous est donc pris pour aller pagayer sur les marais de Pripri Yiyi, dès 17h. Petite présentation de la flore du marais, visite des différents recoins, les animateurs sont super sympa. Et en plus on a droit à un magnifique coucher de soleil.
La nuit tombe, il est temps...de s'arrêter pour prendre l'apéro! Ben oui, c'est la Guyane...

On rembarque, il fait nuit noire à présent. Avec les frontales, on peut distinguer des points étincelants rouges, roses, bleus, jaunes...on est pas tous seuls!! Et heureusement, c'est pour ça qu'on est là.
Les roses ce sont les petites crevettes; les bleus : les araignées d'eau (énooormes!); les jaunes : les grenouilles; les rouges : les caïmans (rouges ou à lunettes ici)!

Le but de la soirée est donc de se rapprocher en douceur de la paire d'yeux et de voir, voire d'attraper la bestiole en question. Pour les gros lézards, on laisse faire Gwen, l'animateur (c'est un fou lui)... Et voilà, au final on aura vu 5 ou 6 caïmans à lunettes, pas de rouges. Et que les plus petits - les grands ont dû comprendre qu'il fallait pas rester dans le coin quand un essaim de lumières blanches s'approche...
Il est pas mignon?

Allez, au boulot!

Pour vous faire voir que je travaille aussi...siiii, quand même!

Dans l'asso, je m'occupe de mettre en place des ZICO : Zones Importantes pour la Conservation des Oiseaux.
On a des listes d'espèces menacées, typiques de Guyane, ou en très grands nombre; si des zones en Guyane possède ces espèces, alors elles sont classables en ZICO. Vu comme ça c'est simple, c'est assez marrant!

Bref. Les savanes sont des milieux importants ici, parce qu'ils sont en régression, et qu'ils accueillent des espèces très variées. On voulait donc mettre des savanes en ZICO pour les protéger. Le problème, c'est qu'il y a un problème : il n'y a pas les oiseaux des listes!

Ahah! la bonne blague. Serions-nous coincés? Meuuuh non! On réunit les bénévoles qui veulent bien crapahuter dans les savanes pendant le dernier WE de vacances scolaires, et hop! nous voilà partis à la recherche d'un piaf rare et menacé mais que l'on ne trouve que dans les savanes. Autant dire qu'on était pas nombreux...
Après 2 jours de battue, ça se confirme : c'est une espèce rare. Mais on en a vu! Pas des masses, c'est le souci... Enfin, voilà quand même de quoi faire de nos savanes des ZICO! Et au passage, rencontre avec des tortues charbonnières, des criquets bizarres, des singes hurleurs, un tamanoir (ou fourmilier), et 2 jours bien fatigants mais dans une super ambiance (eh oui, la recherche de la faune nocturne ça aide pas...).

Braziiiiil!

Depuis le temps que ça démange, il faut bien y aller!
Allons donc voir ce qu'il se passe de l'autre côté de la frontière; en plus les hamacs y sont moins chers, et il y a une super balade à faire sur le fleuve et en forêt. Par contre le coin n'est pas sûr du tout, alors je n'ai pas beaucoup de photos!

Départ pour la frontière samedi 22 mars en fin de matinée.
4h de route plus tard arrivée à St Georges d'Oyapoque, la dernière ville de Guyane.
Il faut ensuite traverser le fleuve (l'Oyapoque) en pirogue - à noter que c'est juste à ce moment là qu'il commence à pleuvoir.
Toute l'économie de la ville est basée sur ces traversées, et dès que l'on y arrive tous les piroguiers se précipitent pour qu'on aille dans leur barque. Que feront tous ces gens lorsque le pont annoncé par notre président sera construit?

Bref, 15 minutes plus tard : arrivée à Oiapok, côté brésilien. Il faut changer la monnaie, ici on paye en reals. Le temps ne s'est pas arrangé, c'est le déluge, il faut vite trouver l'hôtel...bon, ok, en ce qui me concerne j'y arrive trempée et pleine de boue (ici pas de route, les rues sont en latérite, et avec la pluie je vous raconte pas...).

Une accalmie permettra de faire le tour de la ville (30 minutes), il n'y a rien à part des magasins, tous les mêmes et collés les uns aux autres, et des maisons. C'est très pauvre, plutôt sale, et le regard des gens nous change en porte-monnaie ambulant. Retour à l'hôtel!
Le soir, il faut sortir manger sur la grande place, là où tout le monde se rejoint dès 20h (oui oui, celle sur la photo). Il y a des stands comme sur les fêtes foraines, sauf que tous proposent quasi uniquement à manger. C'est l'autre intérêt d'Oiapok : à 7€/kg, les repas ne reviennent pas très chers en général.

Le lendemain, déluge force 2! La balade est compromise...de toutes façons, le budget restant ne le permettait plus (départ précipité et organisation quasi nulle). Et encore, après négociation pour le prix des hamacs!!
Retour forcé à Kourou donc, il faudra revenir pour la balade...mais siiiiii, elle est sympa à faire...si j'vous l'dis!